CAYENNE

Préfecture de la Guyane française, Cayenne compte environ 45000 habitants, soit près de 40% de la population totale du département. Son nom est injustement associé au bagne. En effet, la ville n'a joué qu'un rôle limité dans l'histoire pénitentiaire de la Guyane. Aujourd'hui, les préjugés et le manque de connaissances contribuent à faire de Cayenne un lieu presque maudit. Ceux qui la découvrent sont surpris d'y voir une population extrêmement variée mélangeant Créoles, Métros, Haïtiens, Chinois et autres Brésiliens. Ce melting-pot de peuples est l'atout majeur de cette ville où le temps qui s'écoule lentement permet de faire la sieste. Ici, le stress n'est pas vraiment à l'ordre du jour.

Pour la petite histoire, Cayenne tient son nom d'une très jolie légende selon laquelle le roi Cépérou, chef des Indiens Galibi aurait eu un fils du nom de Cayenne. Celui-ci, qui aimait passionnément la princesse Belém fit appel au sorcier Montabo pour l'aider à conquérir son coeur. Grâce aux bons soins de Montabo, Cayenne put franchir, monté sur un Cayenne, maison taureau, une immense rivière aux eaux tumultueuses. II put ainsi rejoindre Belém et l'épouser. Pour récompenser son courage, le roi Cépérou décida que le village au pied de la colline sur laquelle il vivait s'appellerait Cayenne.

Le 10 août 1848, l'abolition de l'esclavage est mise en application en Guyane. C'est le début d'un nouveau développement pour la ville, et la plupart des nouveaux affranchis décideront de s'y installer. Certains choisiront la vie en autarcie en prenant possession d'un lopin de terre en forêt. L'époque de gloire de Cayenne débute en 1854 avec la découverte de l'or en Guyane. Le pays s'enrichit et la ville s'embellit de superbes maisons créoles ornées de balcons en ferronnerie. Par la suite, le gouvernement de Tardy de Montravel et de I_oubère ordonne des travaux d'urbanisation qui donneront à Cayenne le visage qu'on lui connaît aujourd'hui.

La Deuxième Guerre mondiale fournit à la Guyane et à Cayenne l'occasion de sortir de leur isolement. En effet, les Américains construisent, en 1943, l'aéroport de Cayenne pour remplacer celui de Galion. Ils le dédient au général français Rochambeau, compagnon de Georges Washington à la victoire de Yorktown. Aujourd'hui, Cayenne offre le visage d'une petite ville, presque un village. Dominée par son rôle administratif, la commune se cherche un second souffle mais parfois, en dégustant une boisson fraîche près de la place des Palmistes, on se demande s'il est vraiment souhaitable de rattraper ce retard économique...

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