Ce petit village existait avant 1997, mais à cette date, comme beaucoup de pays la France a accueilli des réfugiés laotiens (les Hmongs) qu’elle a décidé de placer à Cacao en leur attribuant des terrains incultes et de mauvaise qualité. Leur courage et leur travail font, qu’aujourd’hui, la majeure partie des produits existant sur le marché de Cayenne provient de leurs champs.

Départ de Cayenne à 9 h pour le Village de CACAO. Nous sommes agréablement surpris par l'état de la route que l'on nous avait annoncé comme en très mauvais état. Apparement, à l'appoche des élections municipales les élus locaux ont entrepris quelques travaux. Après plus d'une heure de route, nous arrivons enfin.

Nous avons visité le petit marché qui a lieu tous les dimanches sous une halle, puis avons fait le tour du village en passant par l’église et le « dégrad » (embarcadère). Au retour sous la halle, avec beaucoup de difficultés et à la limite de la perte de patience, nous avons mangé « avec et comme tous les coloniaux ».

Notre déception, par rapport à ce qui était annoncé dans le guide, a été atténué par la visite, l’après-midi, d’un petit musée d’entomologie (surtout) créé par un instit du village. Vu la mentalité des enfants et des parents, il n’échangerait pour rien au monde sa place. Il nous a permis de tenir une mygale matoutou dans notre main. C’est doux et léger.

A Cacao, c'est un autre monde qui attend le visiteur. Ce village quasiment artificiel a été créé en 1977 pour accueillir une communauté hmong provenant du Laos. Ces réfugiés se sont vus attribuer cette terre qui n'était alors qu'une vaste étendue de forêt dense. Au prix de nombreux efforts et assistés par des prêtres et un ingénieur laotien, les Hmong ont construit leur village et mis en place de petites exploitations agricoles. Ils sont aujourd'hui les plus importants producteurs de fruits et de légumes comme en témoigne la place prédominante qu'ils occupent au marché de Cayenne.

Eloigné pourtant de plus de 50 km du bourg, Cacao est situé dans les limites de la commune de Roura qui abrite la moitié moins d'habitants. Le village et ses 1 000 habitants, dont 50 % d'enfants, paraît délaissé par les autorités, au vu de l'état de la route d'accès qui ressemble plutôt à une piste. Ici, nous sommes à des années-lumière des problèmes de surpopulation urbaine connus en Europe car les territoires communaux s'apparentent plus à ceux que l'on rencontre en Australie!